On recense 14 436 podologues inscrits au Tableau de l’ordre en France (source onpp), avec une majorité de femmes (65,8%) et un exercice en libéral pour 96,9%. Cette profession repose sur de solides connaissances médicales, scientifiques et une forte habileté technique et manuelle. Par ailleurs, elle nécessite le sens de l’écoute et le goût pour le contact humain. Pour tout savoir sur cette profession paramédicale ‒ rôle du podologue, cursus d’études de podologie, programmes de la formation au métier de podologue, qualités et compétences requises, spécialisations, suivez le guide de l’École d’Assas !
La profession de podologue est liée à celle de pédicure. Le pédicure-podologue est un spécialiste des pieds. Sur prescription médicale (prise en charge par l’assurance maladie) ou en consultation directe, il effectue un bilan complet de la santé des pieds. Après plusieurs examens complémentaires, il établit un diagnostic et propose une thérapeutique adaptée à chaque patient.
Quelle est la différence entre pédicure et podologue ? Il s’agit d’une seule et même profession. La partie podologie s’intéresse aux troubles de la statique et de la dynamique impliquant les différentes parties du pied. Ces troubles peuvent être causés par un accident, une mauvaise position ou posture, une malformation telle que l’hallux valgus. La partie pédicurie recouvre les soins des affections de la peau (phlyctènes, verrues plantaires, mycose, durillons, cors ou œils de perdrix, etc.) et des ongles (ongle incarné, orthonyxie, hématome sous-unguéal). Le pédicure-podologue fait partie des professionnels de la rééducation. Cette profession réglementée nécessite d’être diplômé d’État qui l’autorise d’ailleurs à prescrire des onguents et des pansements spécifiques.
De plus, le podologue intervient dans le cadre d’une équipe de soins pluridisciplinaire pour une prise en charge globale et complète du patient. Son intervention concerne la santé et le confort des pieds, mais aussi la motricité générale des membres inférieurs, notamment pour maintenir ou améliorer la marche ou la pratique sportive. Le pédicure-podologue s’occupe des patients de tout âge, de l’enfant à la personne âgée en passant par le patient handicapé ou sportif, dont les athlètes de haut niveau. Il intervient spécifiquement auprès des patients diabétiques pour des contrôles réguliers de la santé des pieds.
Enfin, grâce à un matériel de pointe, le podologue conçoit et fabrique sur mesure des semelles orthopédiques (orthèses plantaires) et autres appareillages qui compensent les pathologies du pied (malformations, problèmes vasculaires, troubles impliquant le genou et le dos, etc.) pour retrouver stabilité et confort lors de la marche. De même, des conseils de chaussage complètent les soins prodigués par le spécialiste des pieds.
Pour devenir podologue, il n’y a qu’un seul cursus possible : intégrer un institut de formation de pédicurie-podologie et réussir ses trois années d’études pour obtenir le Diplôme d’État de Pédicure-Podologue qui seul permet d’exercer cette profession.
On dénombre une dizaine d’instituts de formation en France, dont deux publics. Si le recrutement peut varier d’un institut à l’autre, les conditions et modalités d’obtention du diplôme d’État sont identiques car fixées par arrêté. Il s’agit d’avoir validé tous ses semestres et ses stages avec une moyenne d’au moins 10/20. Les évaluations comportent des notes de contrôle d’Unité d’Enseignements et des épreuves portant sur une mise en situation professionnelle (examen clinique, conception et réalisation d’un appareillage plantaire) et sur les connaissances au programme de la formation (anatomie, biomécanique, biologie, pathologie, psychologie, etc.). L’obtention du diplôme correspond à la validation de 180 crédits européens qui confèrent le grade de Licence.
Il existe actuellement 14 instituts de formation en pédicurie-podologie en France auprès desquels déposer sa candidature via Parcoursup ou les passerelles universitaires. Les candidats sont le plus souvent titulaires d’un bac général de spécialité scientifique (ou titre équivalent), mais toutes les spécialités sont acceptées à condition d’être âgé d’au moins 17 ans. Les candidats peuvent postuler directement après l’obtention du bac, en réorientation (après une PASS ou une L. AS par exemple) ou en reconversion avec un minimum de 5 ans d’expérience tous secteurs professionnels confondus, dont infirmier.
L’admission en IFPP se fait sur dossier via Parcoursup, sauf à l’IFPP de Bordeaux qui recrute localement les étudiants issus de PASS ou d’une première année universitaire (L. AS, STAPS, sciences humaines et sociales, chimie, biologie, droit, éco-gestion, philosophie).
Durant les trois années d’études, s’alternent des enseignements théoriques et des cours pratiques (examen clinique et réalisation d’appareillages et d’orthèses plantaires), ainsi que de nombreux stages (à l’hôpital ou chez des professionnels exerçant en cabinet).
La formation s’attache à plusieurs domaines pour embrasser l’ensemble des problématiques liées à la santé des pieds et la prise en charge des patients, à savoir en :
Par ailleurs, il est possible de se former pour devenir podologue du sport.
La réussite aux études de pédicurie-podologie repose sur la motivation et le développement de compétences spécifiques. En effet, pour pratiquer le métier de podologue il faut être rigoureux et méticuleux, avoir le geste précis et le goût du travail bien fait. Le podologue s’investit dans une profession qui croise des compétences techniques, scientifiques, médicales et humaines. Il recourt à du matériel de pointe (podographe, podoscope, podobaroscope ou encore plateforme baropodométrique, semelles avec capteurs embarqués …) tout en continuant à s’appuyer sur ses capacités manuelles, sa dextérité et son sens pointu de la précision (gouge, bistouris pince, etc.).
De plus, ce métier nécessite des compétences psychosociales pour se mettre à l’écoute du patient, faire preuve d’empathie et de pédagogie pour l’accompagner et le soigner au mieux. Les podologues assurent un suivi régulier des patients diabétiques qu’ils soignent et auxquels ils prodiguent des conseils d’hygiène et de prévention. Ils accompagnent les sportifs dans leur performance et assurent pleinement leur rôle de spécialistes au sein d’une équipe pluridisciplinaire (médecins spécialistes rhumatologues, angiologues, kinésithérapeute, psychologue, etc.).
Par ailleurs, le podologue doit se tenir constamment à jour face aux avancées médicales (notamment dans la prise en charge de la douleur), techniques et technologiques. Il suit l’évolution des matériels de mesure, des outils de diagnostic et d’imagerie en se formant tout au long de sa carrière professionnelle.
Enfin, le pédicure-podologue, en tant que. Libéral, doit savoir gérer son cabinet (comptabilité, respect des normes d’hygiène, gestion et entretien du matériel, communication, etc.).
L’obtention du diplôme de pédicure-podologue débouche sur l’accès direct au marché du travail. Toutefois, la poursuite d’études est possible en Master ou en DU pour une spécialisation de podologue du sport ou de posturologue.
Les formations continues permettent aux pédicures-podologues de se mettre à jour et d’acquérir de nouvelles compétences tout en exerçant dans leur cabinet en libéral. Certains praticiens décident de se spécialiser dans la prise en charge de pathologies ciblées (traumatologie, rhumatologie). Ils peuvent aussi se consacrer à la fabrication de l’appareillage en ajoutant à leurs compétences celle de podo-orthésiste, orthopédiste ou orthoprothésiste. Dans ce cas-là, ils fabriquent non seulement les semelles orthopédiques et orthèses plantaires mais aussi les prothèses.
Par ailleurs, les pédicures-podologues du milieu hospitalier ont la possibilité de préparer le diplôme de cadre de santé après 4 ans d’exercice. Ils peuvent ainsi devenir formateurs ou occuper des fonctions d’encadrement.
Enfin, des passerelles existent vers d’autres métiers de la santé avec une reprise d’études et éventuellement des équivalences et une validation des acquis de l’expérience : ostéopathe, infirmier, masseur-kinésithérapeute…
Le besoin de soins en pédicurie-podologie est amené à se développer avec le vieillissement de la population. De même, la podo-pédiatrie et la prévention des risques liés aux pathologies du pied font partie des préoccupations majeures de santé publique. Notamment, le domaine du sport amateur et professionnel est particulièrement concerné.
Tenté par le métier de podologue ? N’oubliez pas qu’ il n’y a pas d’âge pour entreprendre une formation podologue. Et on peut très bien devenir podologue à 40 ans si l’on souhaite se reconvertir ou élargir sa pratique en tant que professionnel de santé.
