Bilan podologique : définition, pathologies traitées et déroulement

Qu’est-ce qu’un bilan podologique ?

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Le bilan podologique vise à établir un diagnostic chez le patient se plaignant de douleurs ou de dysfonctionnements au niveau des pieds ou plus généralement de troubles affectant l’appareil locomoteur. Mais d’une manière générale, tout le monde devrait faire au moins un bilan podologique dans sa vie pour faire le point sur la santé de ses pieds. En effet, le bilan de podologie se fonde sur des examens cliniques et techniques qui évaluent la posture en statique et en dynamique de tout individu, enfant comme adulte, sédentaires et sportifs. C’est le podologue diplômé d’État qui réalise les bilans podologiques dans son cabinet à l’aide de l’équipement et du matériel adéquats. En quoi consiste le bilan podologique ? Quelles en sont les étapes et quel est le rôle du pédicure-podologue ?

Qu’est-ce qu’un bilan podologique ?

Tout d’abord, le pied a plusieurs fonctions : équilibre, stabilité, propulsion et amortissement. Faire un bilan de la santé des pieds vise à vérifier l’ensemble de ces fonctions.

Le bilan podologique regroupe un ensemble de données recueillies par les podologues à l’occasion d’un rendez-vous en cabinet. Le patient peut se présenter avec une prescription de son médecin traitant ou spécialiste. L’objectif est de réaliser un état des lieux complet de la santé des pieds en statique comme en dynamique et de comprendre les dysfonctions . Lors de l’interrogatoire préliminaire, les podologues cernent le profil du patient en recueillant des informations sur ses douleurs et troubles ainsi que sur d’éventuelles pathologies, aiguës et chroniques.

Puis les divers examens permettent d’analyser le positionnement du pied et du membre inférieur, sa morphologie et ses dysfonctionnements éventuels. Le spécialiste du pied est à même d’analyser l’implication du pied dans d’autres pathologies associées mettant en jeu les membres inférieurs (bassin, cuisse, jambe, pied) et le rachis (cervical et dorso-lombaire).

En effet, la santé des pieds impacte aussi le fonctionnement d’autres parties du corps, comme les genoux et le dos. D’ailleurs le podologue qui a suivi une formation de posturologue s’intéresse aussi au fonctionnement global du corps humain et à la recherche d’une harmonie.

À quelle occasion le podologue réalise-t-il un bilan podologique ?

Le bilan podologique s’adresse à des personnes de tous âges. Il concerne à la fois :

  • Les adultes. Le bilan podologique permet de dépister des pathologies et déséquilibres. Il est l’occasion de délivrer des conseils pratiques et de prévoir la réalisation d’orthèses plantaires (semelles orthopédiques) pour corriger ou améliorer l’équilibre et la marche. Un podologue du sport pourra s’intéresser plus particulièrement aux conditions de pratique d’une activité physique et sportive, pour les sportifs amateurs et professionnels.
  • Les enfants dès 4 ans. Le bilan podologique s’intéresse aux premiers appuis de l’enfant et fournit des préconisations pour pallier d’éventuels troubles et déficits. Ainsi, le podologue pourra recommander le port de chaussures spécialisées ou proposer un dispositif préventif. L’idée étant de prévenir la survenue de difficultés ou pathologies associées à l’âge adulte.
  • Les personnes âgées. Le bilan podologique détermine les meilleures solutions pour maintenir l’équilibre et faciliter la marche, deux capacités physiques qui déterminent l’autonomie et le maintien à domicile. Le podologue recherche les meilleures solutions pour stabiliser l’appui plantaire et viser un confort maximal sur les deux pieds.

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Que permet de déceler un bilan podologique ?

Le podologue est un spécialiste des pieds. Il connaît parfaitement l’anatomie et le fonctionnement de l’ensemble de l’appareil locomoteur. Grâce aux données et mesures collectées lors du bilan podologique, il décèle l’origine des douleurs et déséquilibres et propose une thérapeutique sur mesure pour chaque patient. Ainsi, il apparaît que diverses pathologies comme la lombalgie (douleurs de dos), la gonalgie (douleurs aux genoux), les douleurs articulaires, la perte d’équilibre chez la personne âgée… proviennent d’un problème de pieds. Toute difficulté, gêne ou douleur au niveau des pieds (métatarsalgies, syndrome de Thomas Morton, douleurs sous la voûte plantaire, au talon, tendinites et inflammations) doit être prise au sérieux. Plus tôt le trouble est dépisté, plus on a de chance d’éviter les pathologies et douleurs secondaires.

Ainsi, le bilan podologique peut mettre à jour plusieurs dysfonctionnements des pieds dues à :

  • Des anomalies morphologiques : pieds creux, pied varus ou valgus, pieds plats, pieds bots varus équin, maladie de Charcot, pied ayant subi une amputation de Chopart, de Lisfranc, ou d’orteils, pathologie métatarso-phalangienne, inégalité de hauteur des membres inférieurs, diagnostic de genu varum ou valgum, cas d’antéversion de hanches ou de laxicité ligamentaire, etc.
  • Des déficiences motrices sensitives dues à un AVP (accident sur la voie publique) ou autres accidents de la vie, pathologies et accidents neurologiques (Infirmité Motrice Cérébrale, hémiplégies, Sclérose Latérale Amyotrophique, spina bifida, sclérose en plaque, séquelles de poliomyélite, maladies orphelines, maladie de Parkinson), pathologies rhumatoïdes et métaboliques (diabète, syndrome de Korsakoff, pathologies vasculaires), suites d’interventions chirurgicales (PTH, PTG, arthrodèses…), etc.

D’autre part, les patients diabétiques font l’objet d’un contrôle et d’un suivi spécifique. Le podologue vérifie régulièrement l’état de santé des pieds pour prévenir les complications et éviter l’amputation. En effet, chaque année on pratique 15 000 amputations du pied sur des patients diabétiques insuffisamment pris en charge.

Comment se déroule un bilan podologique ?

Un bilan podologique prend environ 45 minutes pour réaliser tous les examens. Il se déroule toujours selon un protocole préétabli.

L’examen clinique du bilan podologique

Tout d’abord, le podologue interroge le patient sur ses antécédents médicaux et ses douleurs. Cette anamnèse oriente la suite du questionnaire puis des tests. Il sert à mieux cerner le profil du patient à travers la connaissance de ses troubles, anomalies et dysfonctionnements, affections et pathologies chroniques ou aiguës, antécédents chirurgicaux. Mais aussi ses habitudes de vie, ses activités quotidiennes, sa pratique sportive. C’est aussi l’occasion de discuter du contexte de la prescription médicale et des besoins et attentes du patient. Pour rappel, le patient a besoin d’une ordonnance de son médecin pour obtenir le remboursement de la consultation de podologie par l’assurance maladie (voir le site en ligne d’Ameli pour les bases de tarifs) et par la mutuelle de santé. La sécurité sociale prend en charge une partie des soins et certaines mutuelles et complémentaires santé complètent au pourcentage du tarif ou au forfait.

Ensuite le podologue procède à plusieurs examens :

  • Examen palpatoire effectué en décharge (allongé ou assis). Il a pour but de localiser précisément la douleur et d’évaluer les structures concernées. Le praticien procède par palpation de la peau et des ongles et mesure l’amplitude des articulations et des muscles.
  • Examen statique. Le patient se tient debout (en charge), sur un podoscope, un podobaroscope ou une plateforme baropodométrique. Le podologue analyse grâce à ses instruments la position des deux pieds à l’arrêt. Il relève les instabilités et analyse l’ensemble de la posture en statique. Cela englobe la position des épaules, des hanches, des genoux. Il pourra déterminer si le patient présente une attitude scoliotique, voire une scoliose. Par ailleurs, il relèvera les anomalies et déformations du pied (valgus, varus, pieds plats ou au creux) ainsi que des genoux (genu valgum et varum).
  • Examen dynamique. Il s’agit à présent de tester l’équilibre et les défauts ou déficits des mouvements. L’objectif est d’analyser la marche et d’estimer le profil du patient : pieds en dedans (pronation), pieds en dehors (supination). Le podologue observe attentivement le déroulé du pas et repère les caractéristiques des différentes phases (phase taligrade d’attaque du talon au sol suivie de la phase plantigrade de pose du pied à plat qui s’achève par une phase digitigrade sur les orteils).
  • Analyse du chaussant : l’étude de l’usure des chaussures fournit des informations au podologue. Celui-ci évalue l’usure du talon, de la tige, du contrefort ainsi que les différentes déformations dues à la marche (chaussures de ville) ou à la pratique sportive (pour les chaussures de sport).
  • Prise d’empreintes en prévision de la confection de semelles orthopédiques. Celles-ci sont fabriquées sur mesure à partir d’empreintes du pied en taille réelle, en statique et en dynamique.

Diagnostic, traitement ou orientation au terme du bilan podologique

À l’issue du bilan podologique et postural, le spécialiste établit un diagnostic qui apporte des réponses aux symptômes évoqués par le patient. Il a pour but de proposer une thérapeutique adaptée pour remédier aux difficultés mises à jour. Il pourra s’agir de concevoir une paire de semelles orthopédiques. Le podologue pourra recommander des exercices à faire à la maison, poser un tape, conseiller sur le type de chaussures adéquat, etc. Enfin, le podologue peut aussi orienter son patient et l’amener à consulter d’autres professionnels de santé (chirurgien orthopédiste, etc.).

Étudier le bilan podologique à l’École d’Assas

Le bilan podologique fait partie des enseignements dispensés pendant les études de pédicurie-podologie. Pour devenir pédicure-podologue il faut suivre un cursus de 3 ans pour obtenir son diplôme d’État. C’est le seul diplôme qui donne le droit d’exercer cette profession du secteur paramédical, contrôlée et réglementée par le ministère de la Santé et l’Ordre national des Pédicures-Podologues.

Les études pour devenir pédicure-podologue incluent des cours théoriques (anatomie, pathologies, etc.) et pratiques. À l’École d’Assas, la clinique reçoit des patients extérieurs et des sportifs de haut niveau à travers divers partenariats (danseurs, joueurs professionnels de rugby, etc.). Ce lieu unique est l’occasion pour les étudiants d’apprendre en développant leur pratique sur le terrain : utilisation du matériel, prise de mesure, consultations, soins comme en cabinet, etc.

Le métier de podologue est un métier de santé qui repose sur une relation forte au patient, de solides connaissances médicales et scientifiques mais aussi sur des compétences manuelles et techniques qui réclament minutie et rigueur. Après obtention du diplôme d’État de pédicure-podologue, l’entrée sur le marché de l’emploi est immédiate. Parmi les débouchés, on peut relever la possibilité de se spécialiser en podologie du sport, en posturologie, etc.

Il n’y a pas d’âge limite pour suivre une formation podologue et on peut tout aussi bien postuler en école de pédicurie-podologie après le bac que devenir podologue à 40 ans via la reconversion professionnelle.

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