Toujours en mouvement - Portrait de Julien Cramet (professeur en formation Kinésithérapie)

Toujours en mouvement - Portrait de Julien Cramet (professeur en formation Kinésithérapie)

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Portrait de Julien Cramet (professeur en formation Kinésithérapie)

Professeur de traumatologie du sport, des techniques d’intervention et de cinésiologie (anatomie fonctionnelle du membre supérieur) à l’IFMK Assas, Julien Cramet est un homme en perpétuel mouvement. Professionnel libéral, il intervient aussi dans des IME (instituts médico-éducatifs) comme dans l’encadrement d’équipes sportives tout en consacrant une part importante de son temps à la formation continue. Depuis 2014, il est l’un des tuteurs des stages de nos étudiants kiné en Chine.

À l’origine, pourtant, ses études ne le portaient pas vers les professions de santé mais vers l’informatique puisqu’il avait passé un DUT d’informatique durant ses années de sport-études à Brétigny-sur-Orge. Judoka de haut niveau, c’est en fait à l’occasion d’une grave blessure (une entorse cervicale) que son regard sur la kinésithérapie a changé, au point de l’inciter à présenter et réussir le concours de l’École d’Assas.

« Des kinés, je ne connaissais que les massages jusqu’à ce que la blessure ne m’oblige à subir une longue période de soins et de rééducation. J’ai alors mieux compris et apprécié le travail des kinésithérapeutes. J’ai découvert à quel point leur travail était spécifique et efficace. Intéressé, comme tout sportif, par une meilleure connaissance de mon corps, j’ai été séduit par cette profession dont je « goûtais » enfin toute la richesse. »

Diplômé de l’École d’Assas en juin 2006, Julien Cramet commence par s’installer en libéral en 2007 avant, en 2008, de revenir à Assas comme intervenant : « À la fin de mes études, explique-t-il, j’avais exprimé mon intérêt pour l’enseignement à mes professeurs mais sans imaginer que cela se concrétiserait aussi vite ! »

Une expérience internationale

Dans le même temps, il met à profit ses relations dans le monde sportif pour rejoindre l’encadrement de l’équipe de France d’haltérophilie, sport très exigeant pour le corps. Au cours des compétitions qu’il suit avec cette équipe, il découvre la variété des méthodes étrangères. En observant les équipes allemande et autrichienne, dont les kinés pratiquent le massage des points trigger, il comprend que, pour les Allemands, si le soin ne fait pas mal à l’athlète, ni lui ni le masseur ne sont satisfaits. Les Anglais, eux, ne pratiquent presque jamais de manipulation : le kinésithérapeute semble juste un préparateur physique, voué au renforcement musculaire des athlètes qu’il ne touche quasiment jamais. Du côté des Russes et des Vénézuéliens, c’est la violence avec laquelle sont exécutés les étirements qui le frappe. Une violence dans le geste qui caractérise aussi tout le travail des kinés chinois.

Grâce au sport, la vision de Julien Cramet va ainsi s’enrichir de nombreuses expériences internationales. Il va notamment accompagner les équipes britanniques de judo, devenant l’ambassadeur de la kiné française auprès des athlètes d’outre-Manche, peu habitués au contact physique avec leur kiné habituel et très demandeurs des soins qu’il prodigue comme de ses explications sur les gestes qu’il accomplit.

Cette expérience internationale, complétée par la pratique courante de l’anglais et l’habitude des déplacements en groupe, explique pourquoi c’est vers Julien Cramet que se tourne l’École d’Assas quand se met en place le projet de partenariat avec l’université de Wenzhou, ville côtière au sud de Shanghai, à l’été 2014.

« Ce premier stage à Wenzhou, en 2014, a été un véritable choc culturel. Même si je connaissais déjà le pays pour y avoir suivi des tournois de judo et que j’avais déjà vu les kinés chinois à l’œuvre, j’ai pu mieux observer la médecine traditionnelle chinoise et y être initié en compagnie des étudiants. En Chine, le rapport kiné/patient est très différent du nôtre, en particulier parce que les soins sont douloureux. Nos collègues n’utilisent pas d’antalgiques et, un peu comme les haltérophiles allemands, si les patients n’ont pas mal alors ils ont l’impression de ne pas avoir été soignés ! »

Faire naître une passion

Stage IFMK en Chine avec Julien CrametCes stages au bout du monde représentent aussi une opportunité unique « de nouer des liens avec des praticiens qui soignent, soulagent et guérissent les mêmes pathologies que nous même si les approches et les moyens qu’ils emploient sont souvent radicalement différents ». Les relations avec les équipes de Wenzhou ont été renforcées par la venue à Paris de certains de leurs membres. Les professionnels chinois font preuve d’une grande curiosité, ce qui est un fort stimulant pour les stagiaires comme pour les professeurs de l’IFMK Assas qui les encadrent.

Enfin, et ce n’est pas le moindre intérêt de ces immersions à l’étranger pour Julien Cramet, ces stages de longue durée – deux mois pour les élèves, un mois pour les accompagnant qui se relaient – sont une occasion privilégiée de mieux connaître les étudiants et de fortifier en eux le goût pour le métier auquel ils se forment.

Dans l’emploi du temps très chargé de Julien Cramet, l’enseignement tiendra toujours une place d’honneur car partager ses connaissances et faire aimer son métier sont parmi ses priorités. Une ouverture appréciée des étudiants qui tiennent souvent à garder une relation avec lui après leur sortie de l’IFMK et lui offrent ainsi la possibilité d’échanger en permanence avec de nouveaux professionnels ce qui est le meilleur moyen pour lui de remettre en question son exercice du métier. Pour aller de l’avant, toujours.

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