Installer son cabinet en pédicurie podologie : Comment faire ?

Comment ouvrir son cabinet de pédicure podologue ?

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Le pédicure-podologue est un spécialiste de la santé des pieds. Il est titulaire d’un diplôme d’État qui l’autorise à exercer sa profession et à prendre en charge des patients. Il soigne toutes les affections de la peau (ampoules, callosités, durillons…) et des ongles du pied (ongles incarnés, hématomes sous-cutanés…). De plus, le podologue traite les complications des pathologies et troubles dus à des maladies chroniques (diabète, hypertension) ou malformations et déformations osseuses comme l’hallux valgus. Parfois, il dispose d’une formation complémentaire pour proposer un diagnostic en posturologie. Il effectue des bilans pour évaluer la statique et la dynamique du pied et proposer une thérapeutique pour soulager les douleurs et améliorer les déplacements (marche, course, conseils aux sportifs). Ainsi, il conçoit et fabrique des appareillages (orthèses, semelles orthopédiques) qui compensent les défauts d’appui du pied et restaurent le confort tout en s’adaptant aux chaussures des personnes.

Les éléments à déterminer avant d’ouvrir son cabinet de podologie

Le podologue peut exercer en centre de de podologie et être salarié. Mais la plupart des professionnels pratiquent en tant que libéral dans leur propre cabinet, sur prescription médicale. Il convient de bien s’informer sur la marche à suivre et les différentes obligations avant de démarrer son projet.

Commencer par déterminer où installer votre cabinet de podologie

Avant de commencer son activité libérale, plusieurs critères orientent le choix d’ouverture d’un cabinet de podologie. C’est pourquoi il est indispensable de réaliser une étude de marché qui évaluera les besoins en soins d’une zone visée. Le métier de podo peut s’exercer partout sur le territoire, mais certaines régions ou villes sont déjà bien pourvues. Donc il peut être judicieux de choisir une implantation où les services de santé manquent.

Par exemple, certaines régions comme l’Aquitaine, le Nord-Pas-de-Calais, la Bretagne, les Pays de la Loire, l’Ile-de-France, le Midi-Pyrénées  et la Provence-Alpes-Côte-D’azur affichent une population de pédicures-podologues suffisante par rapport à la population. À l’inverse, on manque de podologues en Franche-Comté, en Auvergne, Rhône-Alpes, Champagne-Ardenne, Haute-Normandie, Picardie, Alsace  et Lorraine. Les autres régions présentent une situation intermédiaire : Poitou-Charentes, Bourgogne, Limousin, Centre, Languedoc-Roussillon, Basse-Normandie et Corse.

Par ailleurs, l’emplacement même du local et son accessibilité comptent aussi beaucoup dans la fréquentation future du cabinet :

  • Desserte par les transports ;
  • Parking à proximité ;
  • Normes de réception du public : sécurité incendie et électrique, réception de personnes handicapées, toilettes… (article R.123-1 du Code de la construction et de l’habitat).

En anticipant les besoins des patients, le pédicure-podologue a davantage de chances de mener à bien son activité professionnelle.

Pour cibler au mieux l’implantation d’un cabinet de pédicure-podologue, il faut prendre en compte :

  • La densité de professionnels et sélectionner là où elle est la plus faible ;
  • L’âge des praticiens pour évaluer les prochains départs à la retraite et donc les opportunités de rachat de patientèle ;
  • La densité et l’âge de la population (les plus de 60 ans consultent plus fréquemment) et niveau de revenus.

Par ailleurs, le praticien devra également veiller à :

  • Afficher ses honoraires et horaires dans le local de consultation ;
  • Mettre en œuvre une hygiène irréprochable ;
  • Appliquer les règles de sécurité préconisées par l’Ordre des Pédicures-Podologues.

Établir un plan de financement

Avant de lancer son activité professionnelle, le pédicure-podologue doit établir un plan de financement pour anticiper les coûts liés à la création du cabinet. Il peut prendre conseil auprès d’un expert ou gérer seul son installation en prenant soin d’anticiper les dépenses suivantes :

  • Achat ou location du local ;
  • Aménagement et équipement du cabinet (mobilier professionnel, lampe, salle d’attente…) ;
  • Budget matériel (outils, machines, ordinateur et logiciels, petit matériel comme les gants, compresses, pansements, onguents, désinfectants, kits pour les visites à domicile…) ;
  • Frais d’assurances (local, professionnelle, matériel), dont l’assurance civile professionnelle (RC Pro) ;
  • Frais administratifs (immatriculation) ;
  • Rachat de patientèle.

Grâce au plan de financement, le podologue évalue le chiffre d’affaires minimum à atteindre pour pouvoir couvrir ses charges et sa rémunération. Ainsi, il peut réaliser des simulations sociales et fiscales et établir son budget prévisionnel.

Définir son business plan

Grâce à son business plan, le pédicure-podologue qui ouvre son cabinet accède plus facilement aux financements bancaires. Il peut présenter son projet à sa banque dans le cadre d’un prêt à la création d’entreprise.

Choisir son statut juridique

Les pédicures-podologues ont le choix entre plusieurs statuts. Ceux-ci déterminent leur régime social et fiscal :

  • L’EI (entreprise individuel) : pour exercer en profession libérale, soumis à l’impôt sur le revenu au régime BNC (bénéfices non commerciaux).
  • La sociétés (SARL, SAS, SASU ou EURL) : seul ou avec un ou plusieurs associés. Ce statut permet de séparer le patrimoine professionnel et personnel. Il est recommandé en cas de risques financiers (comme la souscription d’un prêt bancaire et l’engagement via un local professionnel).
  • La SCM (société civile de moyens) : afin de mettre en commun les moyens humains et matériels nécessaires à l’exercice de l’activité de podologue. Les associés peuvent être d’autres pédicures-podologues ou des professionnels de santé du secteur paramédical partenaires.
  • La SEL (société d’exercice libéral) : SELARL, SELAS ou SELARLU, pour exercer en libéral sous forme sociétaire. La responsabilité des associés est limitée au montant de leurs apports. Pour pouvoir créer une SELARL ou une SELAS, il faut obtenir un agrément ou être inscrit sur la liste ou le tableau professionnel des pédicures-podologues.

À noter que le statut de micro-entrepreneur est déconseillé car il ne permet pas de déduire les charges professionnelles ni de récupérer la TVA. De plus, la création d’une micro-entreprise engageait, jusqu’à il y a peu, le patrimoine personnel du podologue dans le cas où il aurait des dettes financières.

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Quelles sont les démarches pour s’installer en libéral en tant que podologue ?

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Une fois l’étude de marché et le business plan validés, le pédicure-podologue doit effectuer des démarches administratives avant de démarrer son activité :

  • S’inscrire au tableau de l’Ordre des pédicures-podologues de son lieu d’exercice (article L.4322-2 du code de la santé publique) et régler sa cotisation annuelle. Par ailleurs, la carte de professionnel de santé (CPS) est automatiquement envoyée par l’Agence des systèmes d’informations partagés de santé (ASIP Santé) chargée de la fabrication et de la délivrance des cartes CPS ;
  • Enregistrer son diplôme d’État auprès de la Délégation Territoriale de l’ARS (Agence régionale de santé) afin d’obtenir son numéro RPPS (anciennement ADELI), identifiant qui sert tout au long de l’exercice professionnel, en libéral ou en salarié ;
  • S’enregistrer auprès de l’Assurance maladie, qui valide le dossier d’installation dans le référentiel de l’Assurance maladie (FNPS), commande gratuitement des feuilles de soins pré-identifiées et accompagne les formalités d’inscription à l’Urssaf, dans un délai d’un mois après le début de l’activité ;
  • Adhérer à la Carpimko (Caisse autonome de retraite et de prévoyance des infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, pédicures-podologues, orthophonistes et orthoptistes), obligatoire pour tout pédicure-podologue inscrit à l’Ordre et exerçant en secteur libéral – même à temps partiel, même s’il exerce par ailleurs une activité salariée. Démarche à effectuer dans un délai d’un mois ;
  • Adhérer à l’Assurance maladie : soit au régime d’Assurance maladie des praticiens et auxiliaires médicaux conventionnés (PAMC), soit au régime général en tant qu’indépendant (Urssaf) ;
  • Souscrire à une assurance responsabilité civile professionnelle qui concerne l’ensemble des actes pratiqués par un pédicure-podologue exerçant en secteur libéral (article L.1142-2 du Code de la Santé publique) ;
  • Obtenir son numéro d’immatriculation (SIRET) auprès du CFE (Centre de Formalités des Entreprises) via le greffe du tribunal de commerce pour les sociétés ou l’URSSAF pour les entreprises individuelles, dans un délai de 8 jours après le début de l’activité ;
  • Souscrire une assurance volontaire contre le risque AT/MP (accident du travail et de maladie professionnelle) auprès de l’Urssaf.

Par ailleurs, les auto-entrepreneurs doivent :

  • Ouvrir un compte bancaire dédié aux transactions professionnelles (un compte classique ou un compte bancaire professionnel) ;
  • Tenir un livre de recettes annuel ;
  • Remplir la déclaration fiscale 2042 C PRO annuelle, qui permet de déclarer le chiffre d’affaires ;
  • Remplir la DSI (Déclaration Sociale des Indépendants), qui détermine le montant des cotisations sociales à payer.

Nos conseils pour réussir l’installation de votre cabinet de podologie

Une fois toutes les formalités réglées, la réussite de l’installation d’un cabinet de pédicurie-podologie dépend aussi de la promotion qui lui est faite. Les praticiens peuvent mettre en avant leurs spécialités : podologue du sport, posturologue, réflexologue, spécialiste des enfants… Même si le bouche-à-oreille est un bon moyen de se faire connaître, un site web et une présence sur les réseaux sociaux s’avèrent également efficaces pour informer de l’existence d’un cabinet de podologie et communiquer sur l’offre de soin et traitement prodigués après autorisation de l’Ordre des Podologues. Il est également possible de proposer une prise de rdv en ligne.

Par ailleurs, le rachat de patientèle peut permettre de démarrer son activité avec une base de patients déjà constituée.

Enfin, il est indispensable d’anticiper les dépenses liées à l’activité du cabinet afin de respecter son budget et de garantir l’équilibre financier.

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